« Nommer les bourreaux éducateurs » : L’Espagne franquiste à l’UNESCO

Résumé En Fr

This article explores the cultural action strategies of the Franco dictatorship abroad. This analysis was based on one specific case: when Franco’s Spain joined UNESCO in the 1950s. After the outbreak of the Cold War, which enabled the dictatorship to emerge from its diplomatic isolation, the regime still had to contend with the prestige of exiled intellectuals, considered to be the true embodiment of Spanish national culture, despite failed Republican attempts to obtain official recognition. It is from this perspective that we will analyze the activities of the Francoist delegation to UNESCO, headed by Joan Estelrich. Instead of focusing on National Catholic academic production, this delegation sought to highlight the work of the Institute of Political Studies (IEP), largely based on the reappropriation and manipulation of the Second Republic’s intellectual heritage.

L’article explore les stratégies d’action culturelle extérieure de la dictature franquiste à partir de l’étude de cas de l’incorporation de l’Espagne à l’UNESCO dans les années 1950. Dans un contexte de guerre froide, qui lui permet de briser son isolement diplomatique, la dictature doit néanmoins faire encore face au prestige des intellectuels exilés, considérés comme une véritable incarnation de la culture nationale, malgré l’échec républicain pour obtenir une reconnaissance officielle. En ce sens, nous analysons l’activité de la délégation franquiste à l’UNESCO, dirigée par Joan Estelrich. Ainsi, au lieu de mettre l’accent sur la production académique national-catholique, cette délégation mettra en avant le travail de l’Institut d’études politiques (IEP), largement appuyé sur la réappropriation et la manipulation de l’héritage intellectuel de la République.