Grammaire du français hors-sexe (la solution en i)

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11 décembre 2023

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Gender studies Genre

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Pris Touraille et al., « Grammaire du français hors-sexe (la solution en i) », HAL-SHS : études de genres, ID : 10670/1.6fx1w9


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Ce texte est actuellement un document de travail (work in progress). Nous y présentons une solution grammaticale 1 cohérente et parcimonieuse qui, en permettant d'éviter tant l'usage de la catégorie commune du « sexe » en français que celui du masculin à valeur générique (Elmiger 2013 ; Gygax 2021 ; Gygax et al. 2008 ; Brauer et Landry 2008), est destinée-c'est l'intention scientifique qui lui est attachée-à devenir un outillage cohérent de rupture épistémologique à l'usage des sciences sociales et de la recherche scientifique en général (Touraille et Allassonière-Tang 2023). Construire une façon cohéremment « épicène » (Elmiger 2023) de parler et d'écrire en français-une « grammaire hors-sexe », comme nous avons choisi de l'appeler ici-implique de créer un nouveau « genre grammatical » qui ne soit plus « basé sur le sexe » (Corbett 2013) des référents animés. Ce nouveau genre grammatical au sens de la linguistique se matérialise par une « marque de genre » distincte de la marque du « féminin » et de celle du « masculin », offrant ainsi la possibilité de s'exprimer hors de la catégorie de sexe (raison pour laquelle Pris Touraille a créé le mot « hors-sexe » que nous avons adopté ici). Cette opération qui s'apparente à un « dégenrage » catégoriel de la langue 2 au sens ici sociologique du mot genre et au sens que lui donnait l'écrivaini Monique Wittig quand iel parlait d'abolir la « marque de genre » (Wittig 2001 [1985]), aboutit à théoriser, si on veut faire un peu d'humour transdisciplinaire, la création d'un « genre (grammatical) dégenré » 3. Pris Touraille et Marc Allassonnière-Tang considérant que l'usage linguistique traditionnel de la notion de « genre » au sens général de « classe nominale » ne produit pas l'intelligibilité souhaitée dans le contexte interdisciplinaire où nous nous situons, nous évitons ici d'avoir recours à l'expression « genre horssexe » et parlons plutôt de créer une catégorie grammaticale hors-sexe et une marque d'accord grammatical hors-sexe (ou épicène) : les deux termes hors-sexe et épicène étant pour nous à l'heure actuelle conceptuellement synonymes. Matérialiser une marque hors-sexe consiste, d'une part, à créer de nouveaux noms avec une forme distincte de celles des noms féminin et masculin homologues lorsqu'elles diffèrent entre elles (par 1 Cette solution, soumise sous forme d'article à la revue GLAD !-Revue sur le langage, le genre, les sexualités fin 2022 et annoncée comme devant être publiée dans sa rubrique « Créations » (Touraille et Allassonnière-Tang 2023) a finalement été refusée en mai 2023 au motif principal qu'il ne s'agissait pas d'un travail descriptif, mais « prescriptif » selon les termes du comité de rédaction. 2 Nous utilisons à ce titre volontiers l'expression français dégenré, expression qui semble avoir fait son apparition au Canada: https://ici.radiocanada.ca/ohdio/premiere/emissions/le-15-18/segments/chronique/68487/non-binairelangue 3 Ceci pourrait commencer à alerter la communauté des linguistes comme celle des sociologues sur un débat terminologique qu'il serait bien de mener en commun si l'on veut arriver à des positions théoriques interdisciplinaires cohérentes (remarque de P. Touraille).

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