Au-delà de la minute de silence ? : L’hommage aux morts des attentats de 2015 en milieu scolaire

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En janvier, comme en novembre 2015, l’État décrète un deuil national pour les victimes des attentats. L’« hommage aux morts » des élèves – petits et grands – s’imposait pour beaucoup comme une évidence. Il ne le fut pas toujours. C’est au regard du deuil national subverti en janvier que l’école publique fut jugée par ses contempteurs. C’est ensuite par les rites partagés et les deuils croisés en son sein qu’elle fut réhabilitée en novembre. À visée exploratoire, cette contribution tente, de biais, une première lecture : une histoire de ce que l’irruption de la violence et de la mort fait à l’éducation en temps de paix, une histoire de ce que l’injonction au deuil fait à la pédagogie.

In the wake of the terrorist attacks of January and November 2015 in Paris, the government decreed a period of national mourning for the victims. For many young and older school pupils, paying homage to the dead seemed like an obvious thing to do, but this view was not universally shared. Some schools came in for criticism in the press after some pupils refused to respect the minute’s silence. However, by the time November came, shared rites and overlapping experiences of mourning had given rise to a greater level of solidarity. This contribution tentatively offers a perspective on these events from one particular angle : an exploration of the impact that the eruption of death and violence in peacetime has on education and of the consequences for teaching of seeking to impose mourning by order.