2008
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Emmanuelle Cambon et al., « Pratiques langagières et registres discursifs: Interrogation de deux cadres en sociologie du langage », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.6ir9ju
L'article cherche à mettre en évidence les liens, les incompatibilités, les articulations entre deux cadres théoriques dont la visée explicite est une sociologie du langage : Boutet, Fiala, Simonin-Grumbach (1976) ou Ebel, Fiala (1983) proposent d'envisager des pratiques langagières constitutives d'une formation langagière ; Achard (1995) propose de parler de registres discursifs constitutifs d'une formation discursive. Partageant un refus de la théorie du reflet et considérant le langage ou le discours comme un acte dans le monde davantage que comme une représentation de celui-ci, partageant également une réflexion sur les rapports entre langage et fonctionnement social, ces deux cadres n'entretiennent pourtant pas de rapports explicites l'un avec l'autre. Il s'agit ici d'interroger les différentes notions proposées – et en particulier celles de pratique langagière et de registre discursif – dans les rapports qu'elles peuvent entretenir avant de proposer des éléments d'unification. L'idée d'un rapprochement entre ces deux cadres vient des deux couples de notions : pratiques langagières/formation langagière – pratiques discursives/formation discursive. Or, la question est de savoir si l'on a affaire à deux objets empiriques distincts, pratiques et registres, ou à deux points de vue différents sur un même objet empirique, le langage envisagé dans son rapport aux fonctionnements sociaux. Dans les deux cas, on a affaire à deux objets empiriques différents, mais s'il s'agit de deux points de vue sur le langage et le social, on est conduit à s'interroger sur la sociologie du langage susceptible de se dégager d'une articulation entre les deux cadres et les deux couples de notion. L'article présente les différentes notions – à travers des définitions et des exemples – ainsi que les rapports qu'elles entretiennent aux formations (langagière ou discursive). Puis, nous avançons quelques propositions d'articulation entre ces deux cadres. Nous verrons enfin que la question du discours, qui pourrait n'apparaître que terminologique, devient alors cruciale.