Un problème à la croisée des disciplines linguistiques : les noms d'humains comme interface entre morphologie, syntaxe et sémantique

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2015

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Catherine Schnedecker, « Un problème à la croisée des disciplines linguistiques : les noms d'humains comme interface entre morphologie, syntaxe et sémantique », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.6kjydl


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La sous-catégorie des noms renvoyant aux entités humaines est bien établie dans les grammaires, tant du point de vue terminologique que définitoire. Elle y est, à l’instar des autres catégories nominales, appuyée sur un double faisceau de traits spécifiques, ontologiques ou extra-linguistiques (la référence aux êtres humains), d’une part, et linguistiques d’autre part, notamment morpho-syntaxiques tels que la variation en genre ou la forme des pronoms, interrogatifs ou personnels, comme le souligne la GMF (2009, 323-328) :- Les compléments du verbe, du nom et de l’adjectif introduits par à ou de se pronominalisent différemment selon qu’ils sont animés/humains ou non animés : J’ai parlé à Jeanne > Je lui ai parlé. Il est allé à la réunion > il y est allé. J’ai parlé de Jeanne > J’ai parlé d’elle. On a discuté de ton projet > On en a discuté. (…).- Les noms animés peuvent varier en genre (le/la concierge) alors que les noms non animés ont un genre fixe (le bras/la main). (GMF, 2009, pp.323-328)Autant d’éléments qui suffisent, semble-t-il à la description, puisque la catégorie des noms d’humains (désormais NH) ne semble pas poser de problème linguistique majeur, du fait qu’ils satisfont aux tests utilisés ordinairement pour classer les N : ce sont en effet bien des N d’entités -concrètes (on peut « voir/toucher/interagir (avec) » un « enfant/piéton/médecin »), - comptables (on peut « compter/dénombrer » « un/deux/quelques » « enfant(s)/piéton(s)/médecin(s) »,-hétérogènes (les « parties » d’un « enfant/piéton/médecin » sont d’un autre type que leur « tout »). Par ailleurs, leur « évidence » sociologique ou socio-professionnelle (en un mot extra-linguistique) telle que la question des modalités et des enjeux des classifications en usage ne semble pas devoir être questionnée d’un point de vue linguistique.Pourtant, la classification proposé par Gross (2012) semble poser un certain nombre de problèmes. Entre autres, le principe classificatoire repose sur des étiquettes et partant, sans doute, sur des principes classificatoires, hétérogènes. Ceux-ci sont en effet de type onomasiologique quand ils renvoient à adepte ou mouvement politique, fonctionnels pour ce qui est de « titre », syntaxique avec « prédicatif actif, passif, datif ». Quant à l’étiquette de « grade », elle renvoie à une classe lexicologique établie par Lyons (1978) puis Cruse (1986) dont les tenants ne semblent pas être pris en compte.Cette hétérogénéité s’explique du fait que les noms d’humains s’inscrivent à la croisée des domaines sémantique, syntaxique, morphologique et pragmatique et qu’un classement opératoire repose nécessairement sur un faisceau de critères relevant de niveau d’analyse différent.Partant, notre présentation essaie de proposer un (début de) classement alternatif, fondé sur des principes homogènes et des tests linguistiques opératoires.Sans prétention à l’exhaustivité, cette démarche permet d’éclairer le fonctionnement de noms restés en marge des analyses et d’en montrer l’étendue aussi bien que les perspectives d’analyse. Notre démarche s’appuie sur des exemples fabriqués pour les besoins de la démonstration et empruntés à des bases de données (Wortschatz et Frantext).

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