2008
Cairn
Merete Amann Gainotti et al., « Comment les enfants se représentent-ils l'Europe ? : Une étude sur des enfants italiens de l'école primaire », Enfance, ID : 10670/1.6l2nc4
L’étude, conduite dans le cadre théorique des recherches de Jean Piaget (1926) et des néopiagétiens sur les idées enfantines relatives à la société, aux autres nations et aux institutions économiques et politiques, examine les notions et les représentations spontanées de l’Europe d’un groupe de 150 enfants italiens résidant près de Rome, élèves de l’école primaire, âgés de 5-6 à 9-10 ans, divisés par groupes de 30 enfants de la 1re à la 5e année d’école primaire. Les enfants ont été interviewés individuellement avec un entretien flexible visant à relever leurs idées en rapport avec ce qu’est l’Europe, où se trouve l’Europe, quelles nations font partie de l’Europe, etc., ainsi que leurs idées concernant leur identité nationale et/ou européenne. Il a également été demandé aux sujets de faire un dessin de l’Europe. L’objectif de l’étude était de relever à partir de quel âge les enfants commencent à organiser une représentation cognitive d’un objet complexe comme l’Europe, avec l’hypothèse de pouvoir retrouver, dans le cas de l’Europe, les tendances de développement bien connues consistant à prendre appui sur l’expérience personnelle et à se référer à l’espace proche et connu pour fournir des explications et des interprétations relatives à différents aspects de la société. Les résultats de la recherche confirment les données de recherches psychologiques précédentes sur les caractéristiques de la pensée enfantine relatives à la société et semblent indiquer que la compréhension des relations entre les parties et le tout et la maîtrise des opérations d’inclusion sont des conditions préliminaires pour une assimilation réaliste des premières notions concernant l’Europe. En ce qui concerne la genèse d’une identité européenne, nos résultats indiqueraient que celle-ci commence à pouvoir se construire à partir de 9-10 ans, tandis que les enfants plus jeunes tendent à refuser l’idée d’être « aussi » Européens.