A working-class youth under legal constraint: From incrimination to social reproduction Une jeunesse populaire sous contrainte judiciaire: De l'incrimination à la reproduction sociale En Fr

Résumé En Fr

This thesis focuses on social mediation through which legal constraint exercised on working-class young people that are prosecuted oversees a social reproduction process, analyzed at the scale of their respective families. The survey is based on the judicial journey of nine young people followed through them “ethnographic configurations” for over two years. It shows that at the end of a sequence of weakening of their family settings, of school years marked by relegation, and of social-educational interventions which effects have been random, Tonio, Nathan, Michel, David, Jean-Marie, Justine, Benjamin, Clément and Pierre are indicted for “disorders” identified within universes frequented before penal pursuits (family, school, children’s centers, public space). Professionals of judicial protection of young persons build therefore the “problematics” of these young people, as delinquent etiologies, and carry out the corresponding programs of reformation of delinquents. As an extension of their penal placement, educators surround juvenile affiliation processes that involve the exit of familial dependencies and the integration to the productive order from the fringes of labor society… towards social positions similar to those of their parents, which have been stabilized in the meantime.

Cette thèse s'intéresse aux médiations sociales par lesquelles la contrainte judiciaire qui s'exerce sur des membres d'une jeunesse populaire poursuivis pénalement encadre un processus de reproduction sociale, saisi à l'échelle de leurs familles respectives. L'enquête s'appuie sur les parcours judiciaires de neuf jeunes suivi·e·s à travers autant de « configurations ethnographiques » deux années durant. Elle montre qu'au terme d'une séquence de fragilisation de leurs cadres familiaux, d'une scolarité de relégation et d'interventions socioéducatives dont les effets se sont avérés aléatoires, Tonio, Nathan, Michel, David, Jean-Marie, Justine, Benjamin, Clément et Pierre sont incriminé·e·s pour des « désordres » identifiés au sein des univers fréquentés en amont des poursuites pénales (la famille, l'école, les foyers de l'enfance, l'espace public). Les professionnel·le·s de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) construisent alors les « problématiques » de ces jeunes, comme autant d'étiologies délinquantes, et mettent en œuvre les programmes correspondants de réforme des délinquant·e·s. Dans le prolongement de leurs placements pénaux, les éducateurs et les éducatrices de la PJJ encadrent des processus d’affiliation juvénile qui passent par la sortie des dépendances familiales et par l’intégration à l’ordre productif depuis les marges de la société salariale... vers des positions sociales homologues à celles de leurs parents, entre temps stabilisées.

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