2023
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Grégor Marchand et al., « Géoarchéologie et préhistoire de l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon : problèmes théoriques, méthodes et résultats préliminaires », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.6o5v1b
Territoire français d’outre-mer, l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon comprend trois îles principales, situées à une vingtaine de kilomètres au sud de l’île de Terre-Neuve (Canada). Dans le cadre d’un projet de classement de patrimoine maritime par l’Unesco, une équipe franco-canadienne a entamé la fouille du site côtier de l’Anse-à-Henry, occupé de la période Archaïque maritime à la période historique. La démarche scientifique empruntée est plus globale qu’une simple fouille, avec l’intégration de multiples échelles d’analyse. Elle comprend un volet géomorphologique (suivi de l’érosion, changement des niveaux marins) et un volet archéologique (inventaire du patrimoine, datation des différentes occupations, restitution des réseaux d’occupation). Le programme a débutéen 2018 par le relevé systématique des anomalies archéologiques à l’aide de données LiDAR, ce qui a mené à l’identification de 43 zones à fort potentiel de vestiges d’habitat. L’analyse des morphologies rencontrées à l’Anse-à-Henry, le long du rivage, a permis de distinguer différentes portions de côte affectées soit par les processus d’érosion marine (action des vagues) soit par les processus subaériens (ruissellement, colluvionnement, etc.). Les nouvelles fouilles ont permis de détecter des occupations Groswater très bien préservées dans la zone basse du site, tout en montrant l’ampleur des remaniements post-dépositionnels dans la zone principale, fouillée dans les années 2000. Les occupations du Dorset moyen et des Premières Nations (période qualifiée aussi de « Tradition récente ») ont également laissé des vestiges abondants, mais davantage dispersés sur les 3,6 ha du site. Les prospections pédestres menées dans tout l’archipel ont conduit à la découverte de cinq carrières, dont celle de Bois brûlé, à Saint-Pierre, destinée à l’exploitation de la rhyolite. Des analyses géochimiques ont été menées sur ces roches ; elles permettent d’ores et déjà de lier certaines des carrières à des objets lithiques recueillis à l’Anse-à-Henry.