Une communauté de papier: la « topo-team », amitiés créatrices et généalogies poétiques

Fiche du document

Date

31 janvier 2022

Discipline
Périmètre
Langue
Relations

Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.11588/arthistoricum.826.c12562

Collection

Archives ouvertes




Citer ce document

Agathe Mareuge, « Une communauté de papier: la « topo-team », amitiés créatrices et généalogies poétiques », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10.11588/arthistoricum.826.c12562


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr

Cet article prend pour objet les douze éditions successives de la Topographie anecdotée du hasard (1962-2016) pour explorer comment s’y reflètent, au fil des traductions, variations et augmentations, des amitiés proprement créatrices, dans le sens où elles déterminent et modifient la forme de l’objet initial, minant toujours davantage sa dimension opératique. Le processus de reprise et d’extension du texte, mais aussi en même temps de l’objet livre, qui voit son épaisseur comme son poids doubler au fur et à mesure des rééditions, confirme une double filiation. D’une part, l’accumulation « contingente » d’anecdotes visant à saisir toute la réalité inscrit la « topo » dans la lignée du romantisme allemand et de la tension essentielle entre totalité et fragment. D’autre part, cette remise en question de la notion classique de l’œuvre et la place accordée au hasard et aux « objets trouvés » dans le dispositif de création font des comparses de la « topo-team » (Emmett Williams) les héritiers de Dada, dont ils se réclament d’ailleurs plus ou moins explicitement. Un autre fil conducteur de cette généalogie consiste dans l’articulation paradoxale d’une posture d’humilité (prendre des objets du quotidien, non nobles, voire destinés au rebut) et d’une ambition démiurgique (saisir toute la réalité matérielle d’une époque, retracer toute la biographie individuelle et collective d’une génération d’artiste), ainsi que dans la confusion entre l’objectif et le subjectif. Cette tension se résout en partie dans la dimension de potentialité, d’inachèvement intrinsèque déjà propre à la fois au premier romantisme et à Dada. Enfin, cette généalogie reliant les romantiques et les dadaïstes à Spoerri, Filliou, Williams, Roth, Topor & co. se fonde bien sûr dans la réunion entre l’art et la vie, dans laquelle Peter Bürger a vu la caractéristique principale des avant-gardes, et qui du romantisme à Fluxus a pris des formes diverses : de la vie conçue comme poésie, à un art absorbant l’environnement quotidien et/ou la réalité historique en abolissant la distinction entre art noble et non-noble.Je m’intéresse à ces différents aspects pour analyser ce que j’appellerai une « communauté de papier », qui excède la seule dimension de création collective : cette communauté fluctuante, évolutive, se fonde sur l’expérience vécue et sur la créativité engendrée par les rencontres, sur l’espace du papier devenu forum, d’amis poètes et artistes, et à travers eux, des mouvements également « amis » que sont le nouveau réalisme, Fluxus et la poésie concrète.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en