7 décembre 2016
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Marie-Laure Delaporte, « L’artiste à la caméra : hybridité et transversalité artistiques (1962-2015) », Theses.fr, ID : 10670/1.6olqe4
A partir des années 1960, le lien entre pratiques filmiques et artistiques s’accentue. Les artistes plasticiens et performeurs utilisent désormais la caméra non seulement pour enregistrer leur discipline mais pour la transformer et la révéler. Le film d’artiste devient un moyen de dialoguer avec les autres pratiques artistiques et de créer des formes d’hybridité et de transversalité au sein de la création. Cette thèse a pour but de démontrer que l’artiste à la caméra est une catégorie à part entière qui dépasse l’aspect documentaire de l’enregistrement filmique de l’oeuvre. Il renouvelle l’image du corps à travers l’objectif de la caméra, oscillant entre présentation et représentation chez Carolee Schneemann, Yvonne Rainer et Bruce Nauman. Le film d’artiste parvient également à dépasser la spécificité des médiums en exaltant sculpture et installation, en créant des formes et des espaces de l’entre-deux, en déplaçant le visiteur comme le font Robert Smihtson ou Anthony McCall, en révélant des aspects invisibles. Enfin, il s’agit de comprendre comment le film peut devenir un modèle de pensée et de réflexion pour les autres arts mais aussi pour le médium de l’exposition qui se voit récitée selon de nouveaux principes temporels et spatiaux. L’artiste à la caméra franchit ainsi les frontières de la danse et de l’opéra, met en jeu le corps et la perception du visiteur face à la redéfinition des écrans et des conditions d’exposition telles les oeuvres de Matthew Barney, Bill Viola ou Pierre Huyghe.