2009
Cairn
Carole Bonnet et al., « Veuvage, pension de réversion et maintien du niveau de vie suite au décès du conjoint : une analyse sur cas types », Retraite et société, ID : 10670/1.6pfhsh
Cet article examine les règles et les paramètres en vigueur dans le système français de pensions de réversion. Il étudie sur cas types la variation du niveau de vie des retraités en couple à la suite du décès de leur conjoint. Au préalable, les auteurs s’interrogent sur le concept de niveau de vie, en examinant la pertinence de l’échelle d’équivalence standard pour la population des retraités, et plus particulièrement pour les personnes veuves. En effet, dans la mesure où ces dernières conservent souvent le logement du couple, leurs besoins pourraient être jugés plus importants que ceux prédits par l’échelle d’équivalence standard, qui considère que le niveau de vie est maintenu si le survivant dispose des deux tiers des revenus du couple. Avec l’échelle standard, les dispositifs français de réversion permettent globalement de maintenir en moyenne le niveau de vie des veuves issues des couples actuels de retraités. Seules les veuves n’ayant pas ou peu travaillé voient leur niveau de vie baisser – une situation qui devrait devenir de moins en moins fréquente au fil des générations. Pour les hommes veufs, qui disposent de droits propres élevés par rapport à leur conjointe, ils permettent d’aller au-delà du maintien du niveau de vie. On peut penser qu’il en sera de même pour certaines veuves dans les futures générations de retraités. Enfin, cet article met en évidence le fait que si l’objectif poursuivi est de maintenir le niveau de vie quels que soient les niveaux de pension de retraite de l’homme et de la femme, il apparaît souhaitable d’aménager le dispositif de réversion du secteur privé. Le taux de réversion serait alors plus élevé que dans le système actuel mais compensé par une condition de ressources dégressive et non plus différentielle comme celle qui existe dans le régime de base des salariés du secteur privé.