3 novembre 2023
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/1277-7897
Ce document est lié à :
info:eu-repo/semantics/reference/issn/2263-4746
https://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/ , info:eu-repo/semantics/openAccess
Youssef Ferdjani, « Chacun sur son île et Dieu pour tous ? Solitude existentielle, isolation et insularité dans l’œuvre de Michel Houellebecq », Babel, ID : 10670/1.6q03x5
L’île évoquée dans le titre du roman de Michel Houellebecq La Possibilité d’une île n’existe pas, c’est un endroit imaginaire qui correspond à un idéal. On pourrait l’appeler l’île du bonheur et dire que tout le cycle romanesque tend vers ce but. C’est une île car c’est forcément un endroit séparé du continent, c’est un lieu isolé car l’amour véritable ne peut exister, semble-t-il, que loin de la société. En effet, le héros houellebecquien est un être isolé au milieu de la foule. La libération sexuelle n’a donc pas eu les effets escomptés. Au lieu de l’idéal communautaire, c’est exactement l’inverse qui s’est produit. Et nous verrons comment Michel Houellebecq, à partir de ce constat, va introduire la notion d’insularité dans son œuvre. La solitude existentielle, caractéristique de l’époque contemporaine, aura pour conséquence l’isolation complète de chaque homme dans une « résidence », un territoire sur lequel il sera seul et coupé des autres. L’œuvre dans son ensemble décrit une situation qui est très deégradée mais insiste paradoxalement sur l’importance de l’amour et sur le rôle de la littérature pour inciter les êtres humains à partir à la recherche d’îles imaginaires qui sont autant d’îlots de résistance dans un monde de solitude.