La mise en marché de la frontière, un produit d’État : Compagnies privées et mise en œuvre de la politique du visa Schengen

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2017

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Federica Infantino, « La mise en marché de la frontière, un produit d’État : Compagnies privées et mise en œuvre de la politique du visa Schengen », Gouvernement et action publique, ID : 10670/1.6qg89j


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Tout en restant une activité emblématique de l’exercice de la souveraineté, le contrôle des frontières se réalise de plus en plus avec l’appui de compagnies privées. À partir d’une enquête essentiellement ethnographique, cette contribution offre une lecture sociologique du processus qui a conduit à l’adoption de la coopération public-privé afin de mettre en œuvre la politique du visa Schengen dans les consulats. L’article montre quelles sont les configurations d’acteurs privés et publics à l’origine de la délégation de « tâches administratives » à des entreprises privées. En suivant la fabrication de cette politique, des enceintes européennes jusqu’aux ministères nationaux et les organisations privées et publiques qui la traduisent en pratiques, cet article met en exergue le décalage entre le cadrage qui entend la coopération comme stratégie d’amélioration du service public et les logiques étatiques de ce choix. Dans un contexte de réforme des règles européennes, les États signataires de l’accord de Schengen ont utilisé la coopération avec des compagnies privées pour d’autres objectifs : réduire les coûts du contrôle européanisé, se défaire du fardeau de la mise en œuvre, dégager la responsabilité des gouvernants.

The marketization of the border : a matter of statesBorder control lies at the core of state sovereignty. Nevertheless, it is often shared with private companies. Based on in-depth ethnographic research, this contribution presents a sociological analysis of the process that has lead to the adoption of public-private cooperation as a standard mode of implementing the EU’s visa policy. It reveals the configurations of private and public actors who have been responsible for the delegation of so-called “administrative tasks” to private companies. Having traced the making of EU visa policy, from European arenas to national ministries, and thereby identified the private and public organizations which put the policy into practice, a gap is highligted between the problem framing that interprets public-private cooperation as the improvement of public services and the underlying state logics which have structured this choice. Within the context of the reform of European rules, the member states of the Schengen Agreement have used public-private cooperation for other purposes : diminishing the costs of control induced by new European rules, getting rid of the burden of day-to-day implementation and reducing the responsibility of state actors.

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