2017
Cairn
Jean-Daniel Causse, « Luther et la question de la conscience. Problématisation et esquisse d’enjeux contemporains », Revue d'éthique et de théologie morale, ID : 10670/1.6qi43b
Luther a forgé une compréhension originale de la conscience qui n’est pas d’abord pour lui conscience morale ou instance de connaissance, mais le plus intime de l’être humain, son centre ou son cœur. L’article montre que Luther a fait de la conscience un décentrement du sujet par rapport à lui-même. La conscience situe l’intime, et même l’intime de l’intime, dans un « dehors ». En cela, elle n’est pas le fait d’un humain qui décide à partir de lui, dans une sorte d’autonomie présomptueuse ; elle place le sujet en situation de « secondarité », répondant à ce qui l’interpelle tout en demeurant dans une impossible transparence à soi. Paradoxalement, Luther a ainsi pensé la conscience libre comme une conscience captive. En conclusion, sont évoqués quelques enjeux contemporains de la conscience en tant qu’elle est l’être excentré.