La physiologie épicurienne de la représentation mentale

Résumé Fr En

En plus de concevoir la vue et la pensée comme des processus empiriques capables de reproduire les caractéristiques des corps, Épicure reconnaît un processus psychophysique intermédiaire par le biais duquel les phantasiai ou représentations sont produites dans l’esprit et synthétisent les caractéristiques des objets sensibles. L’objectif de cet article est de monter qu’Épicure a retravaillé la doctrine de Démocrite dans cette direction, à la lumière de la critique aristotélicienne de certaines théories de la perception et de sa réflexion sur la formation du phantasma. Nous étudions le processus physiologique à l’origine de la phantasia chez Épicure, et nous montrons son lien avec le processus psychophysique adopté par Aristote pour expliquer la représentation.

Epicurus understood seeing and thinking as empirical processes prone to reproduce characteristics of the bodies from which they originate. In addition, he admitted another intermediate psychophysical process, by means of which phantasiai or representations are generated in the mind, and synthesize the characteristics of sensory objects, which in turn become the basis of various cognitive functions. The purpose of this paper is to show how Epicurus was to rework the Democritean doctrine in the light of Aristotle’s criticism of some theories of perception and of his views on the formation of phantasma. To this end, I will carefully examine the physiological process underlying phantasia in Epicurus, and show how it is strongly inspired by the psychophysical process adopted by Aristotle to explain representation.