14 juin 2021
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Alain Roger, « L’intranquillité ˸ figures et théorie : (Pour une définition de l’intranquillité dans le champ de l'Esthétique) », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.6ww6ff
Si la plupart des néologismes affirment morphologiquement leur nouveauté, tel n'est pas le cas de l'« intranquillité » que son antinomie semble doter d'une sorte d'évidence. Cette modestie néologique et son emploi dans ce qu'Arthur Danto a appelé le « monde de l'art » expliquent en grande partie la fortune du terme. Proposer une définition qui tienne compte de ses usages constitue le but de la recherche exposée dans cette thèse. Faute d'un corpus établi, la réflexion s'appuie sur des « figures » issues de ce « monde de l'art », qui ont suscité ou revendiqué l'emploi du terme : un panneau peint au XVe siècle, le livre éponyme de Bernardo Soares, la coterie des hétéronymes mise en place par Fernando Pessoa, la série des dessins de Tatiana Trouvé, le poèthe selon Jean-Claude Pinson. Étudiées selon cette intentionnalité méthodologique, les cinq « figures » permettent de faire émerger des horizons de sens. Cette méthode est parente de ce qu'Emmanuel Kant décrit comme « faculté de juger réfléchissante ». Grâce à leur mise en relation, étape par étape, ces horizons font apparaître une convergence définitoire qui permet d'avancer que l'« intranquillité » peut désigner une modalité d'accès à soi, dont les enjeux éthiques, esthétiques et pratiques trouvent leur origine dans des processus de formation de l’oeuvre d'art.