2017
Cairn
David Metzer et al., « Qu’est-ce qu’une power ballad ? », Audimat, ID : 10670/1.6x62u6
En 2017, c’est devenu presque un poncif de mélomane que de prétendre pouvoir passer sans heurt d’une pièce expérimentale aride à un tube pop massivement relayé sur l’application Musical.ly. En réalité, même parmi les esprits les plus larges, certaines formes continuent de profondément diviser. C’est le cas, par exemple, de ces chansons sentimentales, caractérisées par un fort contraste entre un couplet tout en retenue et un refrain cathartique, que l’on appelle power ballads aux États-Unis. Les discussions autour de l’article de Carl Wilson sur Céline Dion, que nous avions fait traduire dans notre numéro 3, ont bien confirmé l’existence de ce clivage. Conformément aux propos tenus par Wilson, on n’en a pas fini avec ces grosses balades larmoyantes qui cristallisent les jugements et les dynamiques de distinction. Peut-être justement parce que celles-ci se présentent comme un concentré d’émotion. Une émotion qui se veut si universelle qu’elle va jusqu’à épuiser notre goût même des stéréotypes. Alors de quoi parle-t-on, au fond, quand on aborde les power ballads ? Le musicologue David Metzer s’est décidé à réparer notre ignorance, en cherchant à identifier leurs origines, leurs portées, leurs règles. Cet article universitaire, d’un sérieux encyclopédique, s’emploie donc à creuser leurs histoires et leurs spécificités. Il défait au passage un peu de la banalité de ces chansons devenues littéralement incontournables.