2022
Cairn
Catherine Larrère, « Habiter la terre : une lecture de l’anthropocène à partir des écrits de Montesquieu », Dix-huitième siècle, ID : 10670/1.6xoep9
Au livre XVIII de L’Esprit des lois, Montesquieu explique comment « Les hommes, par leurs soins et par de bonnes lois, ont rendu la terre plus propre à être leur demeure ». Non seulement Montesquieu y caractérise les relations à l’environnement d’une façon qu’il nous suffit d’inverser pour comprendre la situation actuelle, où les bienfaits d’autrefois sont devenus des méfaits, mais, dans un cas comme dans l’autre, il importe, si l’on veut comprendre ce que veut dire habiter la Terre, d’étudier, comme le fait Montesquieu, la façon dont s’entremêlent, sur le long terme, actions humaines et processus naturels. Nous pouvons alors saisir, à l’encontre de toute tentative de conquête et de maîtrise technique, qu’habiter, ce n’est jamais fabriquer. Cela demande des « soins » et de « bonnes lois ». Une écologie politique, en quelque sorte.