2007
http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/
La suite des rêves est infinie, on les raconte, on les commente sans jamais parvenir à les connaître. Des Évangiles à Homère, de Descartes à Gide en convoquant au passage Valéry, Perec, Nerval ou Hugo, le texte construit un ruban où se révèlent la croyance et le doute, l’ouverture sur un « autre côté » et l’ironie née de l’insignifiance. Dieu parle, avertit dans les Évangiles, sa parole est sûre, mais les anciens Grecs savaient qu’un songe trompe parfois et renseigne aussi. Imitant parfois la veille, les visions nocturnes pointent notre incapacité à connaître le vrai, elles inventent, elles construisent, mieux que ne le font des esprits vigiles, elles nous poussent à la paresse, à la copie de leurs fantaisies imprévisibles, elles se moquent du laborieux travail créateur. Elles mettent à nu nos tentations, nos ambitions, pour mieux les détruire par un soudain réveil où, en vain, nous tentons de nous souvenir.