18 juin 2012
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Magali Regnacq, « « Il était une fois la grammaire » dans les contes grammaticaux d'Érik Orsenna », Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.6yhn4f
Ce mémoire se propose de partir à la rencontre d'une grammaire revisitée par Érik Orsenna, membre de l'Académie Française depuis 1998. À travers quatre contes, l'écrivain nous amène sur les îles d'une langue française qui s'éloigne des manuels traditionnels. Ce projet a une histoire. En effet, le conteur, réceptif aux demandes des élèves et aux constats alarmants sur leurs visions des mécanismes de leur propre langue, a entrepris d'écrire une nouvelle grammaire. En offrant une définition élogieuse de la grammaire, il en démontre l'importance dans toute vie humaine. Bien plus qu'un simple mécanisme langagier, la grammaire est un outil nécessaire pour entrer en contact avec autrui et est également une ouverture vers le monde. Nous verrons que d'autres auteurs, tels qu'Alain Bentolila et Patrick Rambaud ont prêté leur plume pour peindre, à leur tour, les louanges de la langue française et proposer, tout comme Érik Orsenna, de nouvelles méthodes d'enseignement de la grammaire. Cette étude s'intéresse alors à la forme du conte choisie par Érik Orsenna, choix qui n'est pas anodin puisque le conteur souhaite allier grammaire, plaisir et imagination, trois aspects qui lui sont chers. La précédente analyse nous conduit par la suite à étudier la représentation de la grammaire dans ces quatre contes. Cette dernière est personnifiée, comparée à la musique et peinte avec une couleur universelle : l'amour. Ainsi, cela permet à l'auteur de la rendre plus accessible aux lecteurs. En outre, Érik Orsenna donne la parole à Jeanne, un « Je » adolescent, qui accompagnée de son frère Thomas, part explorer les territoires mystérieux de la langue française. Les lecteurs peuvent ainsi s'identifier aux deux jeunes protagonistes, et découvrir, dans un même rythme, le nouveau visage de la grammaire. Ce mémoire se dirige vers un nouvel aspect : l'écriture. En effet, la langue devient la principale alliée d'Érik Orsenna dans ce projet. C'est grâce aux mots, aux phrases et à la toile de fond poétique que le conteur transmet des notions et des messages grammaticaux. De même, il défend l'idée que l'enseignement ne doit pas être privé de plaisir. Il n'est donc pas étonnant que les contes soient empreints d'humour tout au long des péripéties de Jeanne et Thomas. En outre, les quatre contes sont parsemés de références littéraires, un moyen de créer une connivence entre les lecteurs et la littérature. L'écriture, la langue sont donc mises en abîme et deviennent un sujet central au sein des contes.