2002
Jean Bourdon, « La Banque Mondiale et l'éducation, ou : est-il plus simple de construire de grands barrages que de petites écoles ? », HAL-SHS : sciences de l'éducation, ID : 10670/1.6ym64p
La globalisation des économies possède comme conséquence indirecte une remise en cause des Etats comme acteurs économiques. Dans le contexte des Pays En Développement, la contrainte de l'ajustement sturcturel a parfois brutalement déstructuré les systèmes éducatifs. A l'inverse, la demande sociale d'éducation n'a fait que croître, l'accès à l'instruction étant perçu comme la stratégie individualisée la plus efficace de sortie du sous-développement.La communauté internationale a vite compris qu'une telle situation, dégradée, des systèmes éducatifs, ne pouvait que compromettre l'objectif d'éducation pour tous (EPT), symbole actif d'un minimum de solidarité dans le développement. Consciente de cette question, tout autant que de l'inefficacité économique de certains systèmes éducatifs nationaux, la Banque mondiale a redéployé son action vers l'aide à l'accès universel à l'éducation. Son apprentissage dans le domaine n'est pas des plus convaincants ; même si doit être reconnue la volonté de défendre avant tout l'émergence d'un schéma de justice "parétienne". Hélas, si tous les acteurs, la Banque en premier, sont persuadés du rôle de l'éducation sur la croissance économique au sens de Lucas, il semble présentement que le paysage de son intervention ne permet pas de cibler une recette unique. Comme en pédagogie, le pilotage efficace des systèmes éducatifs laisse l'impression d'un champ d'expérimentations complexes et souvent peu transposables. Bien sûr, les recherches sur la fonction de production d'école permettent d'identifier les moyens d'approcher une régulation efficace de l'école ; mais de nombreuses incompréhensions par rapport à des intérêts de groupes sont à surmonter et ceci quelle que soit la latitude ou la longitude d'application des ces réformes.