Chambord : un livre de pierre

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30 avril 2020

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Parot François et al., « Chambord : un livre de pierre », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.6zf5n8


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Cet article propose une lecture nouvelle du château de Chambord et de son domaine, œuvre architecturale majeure de François Ier, en s'appuyant sur les principes de l’exégèse chrétienne. Cette approche, en effet, s'est imposée comme une évidence au vu des multiples références religieuses du lieu, à la fois dans son architectonique, son champ sculptural et son articulation espace sauvage/ espace civilisé. Sur le plan littéral – premier niveau exégétique (esthétique et poétique) - la monumentalité de Chambord, sa mise en scène de roman de chevalerie, viennent frapper le visiteur, épousant en sus les principes de l’eurythmie vitruvienne, ceux de la "juste mesure" (symmetria) et de la venustas, remis à la mode à la Renaissance. Au niveau allégorique (politique et social), faisant référence à l’anthropologie et aux principes de rhétorique appliqués à l'architecture, le bâtiment reflète l’image d'une société en "conglutination" et jusqu'à l'industria et la virtus de son commanditaire royal. Du point de vue de la tropologie (édification morale), par le biais de la promotion de Mercure et d'Hercule christianisés, naît une interaction entre Terre et Ciel sous forme d'une véritable "échelle érotique", symbolisée par le grand escalier central. Enfin, l’anagogie se traduit par une sacralisation de l’édifice, dans un parcours de conversion selon les principes de l’ascèse chrétienne (purgation, illumination, union) où sont convoquées la Cité de Concorde d'Augustin et la Jérusalem d'En-Haut, dans un contexte contemporain fortement troublé. Chambord, château dynastique entrepris consécutivement à la naissance tant attendue du dauphin, château-symbole où le Verbe se fait Pierre, se révèle un lieu à la fois « réel » dans son édification et « vrai » dans ce qu’il représente – lieu commun, pourrait-on dire - ce qui le distingue en cela de l’Utopie de More, de la Cité idéale platonicienne ou de la Thélème rabelaisienne.

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