Incorrigible sous la Troisième République : l’exemple de Victor Lermenier (1890-1926)

Résumé En Fr

In my dissertation I study the life of Victor Lermenier, born in 1890 in Saint-Christophe-du-Jambet and died in 1926 in the penal colony of Guyana, the vision of society, of the scientific and judicial sphere on social evil. The era in which he lived was the Belle Époque, between 1870 and 1914, marked by prosperity and scientific progress. At this time, a hygienic moment emerges, one seeks to ward off diseases. In another level, the society is more human, criminology became a scientific field. This science wants to know how the human works, how the criminal works. From that moment on, there is a rupture, the object of criminal investigations and convictions is no longer based solely on the crime, but on the perpetrator of the crime, his past. It’s also a period when the doctor, the alienist won legitimacy from the political spheres. This time sees exploding numbers of interned crazy men, 75 000 in 1914, and prisons are more and more empty, and crime rises. From 1880, justice no longer sought to moralize the criminal, but to defend society. How to make against the recidivist, against the criminal madmen, how to succeed in preventing danger. How to protect a society which became more and more criminal. Thus, my subject addresses a multitude of aspects of the life of a lunatic in the 19th and 20th centuries. Alienated, dangerous at the heart of an important process, namely social defence. I talk about the condition of the criminal, the vagrant in the 19th century, but also about life in the bagne, prisons, asylums, and corrections houses. While analyzing the tensions that exist between judges and doctors, the different laws (1885, 1913....), the insane and criminals, and in a more technical aspect, my master's degree deals with the issue of simulation, recidivism, and the responsibility of criminals. In short, it is about the delinquent and alienated society at the end of the 19th and 20th centuries that I draw a portrait based on Victor Lermenier, a dangerous alienated person between 1890 and 1926 and the answer against the rise of delinquency by the social defense.

Dans mon mémoire, j'étudie la vie de Victor Lermenier, né en 1890 à Saint-Christophe-du-Jambet et décédé en 1926 au bagne de Guyane, la vision de la société, de la sphère scientifique et judiciaire sur le mal social. L'époque dans laquelle il vit est la Belle Époque une période entre 1870 et 1914 de prospérité, de progrès scientifique. À cette époque émerge un moment hygiéniste, d’humanisation de la société, la criminologie devient un domaine scientifique. Elle cherche à comprendre comment fonctionne l’homme, le criminel. Il y a une rupture, l’objet des enquêtes criminelles ne se base plus sur le crime, mais sur l’auteur du crime, son passé. Le médecin, l'aliéniste, gagne de la légitimité auprès du pouvoir. Le nombre d’aliénés explose 75 000 en 1914, tandis que les prisonniers et les délits augmentent. En toile de fond de ce mémoire, se trament les tensions entre juriste et médecin qui veulent une place dans les sphères judiciaires. Dès 1880, la justice ne cherche plus à moraliser le criminel, mais à défendre la société. Comment faire face aux récidivistes, aux aliénés criminels, comment protéger une société de plus en plus criminelle, là sont les grands poncifs de mon master. Ainsi, mon sujet aborde une multitude d’aspects de la vie d’un individu complexe au XIXe siècle et XXe siècle. Je parle de la condition du criminel, du vagabond, mais aussi de la vie dans les bagnes, les prisons, les asiles et les maisons de correction. Tout en analysant les tensions qui existent entre les juges et les médecins, les différentes lois (1885, 1913…), les aliénés et les criminels. Dans un aspect plus technique, il aborde la question de la simulation, de la récidive et de la responsabilité des criminels. En bref, je brosse un portrait de la société délinquante et aliénée à la fin du XIXe et du XXe à partir de Victor Lermenier un aliéné dangereux entre 1890 et 1926, ainsi que les réponses à l’augmentation de la délinquance par l’intermédiaire de ce que l’on appelle la défense de la société.