20 septembre 2024
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Lucas Vivier, « Evaluation des politiques d'efficacité énergétique résidentielle à l’aune de multiples frictions de marché et comportementales », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.707f87...
Conscients des multiples bénéfices des politiques d’ecacité énergétique dans le secteur résidentiel, les gouvernements occidentaux ont déployé, ces dernières années, un large éventail de mesures combinant des instruments incitatifs et réglementaires. Dans la pratique, cependant, les évaluations empiriques de ces interventions les jugent économiquement inecaces. Ce contraste entre ambitions et réalisations souligne la nécessité de mieux intégrer les frictions qui entravent les investissements dans l’évaluation des politiques publiques. Dans cette thèse, je propose un cadre de modélisation original pour évaluer, d’un point de vue socio-économique, les politiques d’ecacité énergétique résidentielle dans des contextes marqués par des défaillances de marché et des biais comportementaux. Je montre qu’atteindre la neutralité carbone nécessite des politiques ambitieuses favorisant l’adoption des pompes à chaleur dans la plupart des pays européens, en particulier en France, combinées à une décarbonation complète du système électrique. Je démontre que cette transition transfère l’utilisation du gaz, du chauage à la production d’électricité, et maximise l’ecacité du gaz bas carbone. Bien que les mesures réglementaires soient généralement considérées comme peu flexibles par rapport aux instruments incitatifs, elles s’avèrent essentielles pour atteindre la neutralité carbone dans un contexte marqué par de fortes incertitudes. Deuxièmement, j’identifie que les externalités liées au carbone sont surpassées par d’autres frictions – notamment celles liées à la santé, à la location et aux logements collectifs – dans les justifications des politiques d’ecacité énergétique. Cela met en lumière l’importance d’aligner les barèmes des subventions sur les défaillances de marché. Enfin, mon travail montre que les politiques actuellement mises en oeuvre en France ne couvrent qu’environ la moitié du déficit d’ecacité énergétique, soulignant le besoin d’un ciblage plus précis.