2016
Cairn
Matti Eräsaari, « The iTaukei Chief: Value and Alterity in Verata », Journal de la Société des Océanistes, ID : 10670/1.708ab1...
Au cours du dernier siècle et demi, la structure et les soubassements politiques du système de chefferie de Fidji ont changé de manière significative, et leur meilleure représentation n’est plus l’union de l’étranger-chef avec le lignage local. Selon ce qui est sans doute le mythe des origines le plus largement accepté à Fidji aujourd’hui, les premiers Fidjéens arrivèrent de Tanganyika, en Afrique. Mettant l’accent sur les origines partagées de tous les Fidjéens, ce mythe nie la distinction interne entre autochtones et étrangers – distinction souvent présentée comme un constituant clef de l’organisation politique de Fidji. Dans cette tradition, c’est la combinaison « synthétique » entre le charisme étranger et la légitimité autochtone qui définit la chefferie. La législation autochtone de l’ère coloniale nie également la dichotomie matérielle et linguistique entre les propriétaires fonciers autochtones et les étrangers sans terre, respectivement désignés comme « propriétaires » ( taukei) et « hôtes » ( vulagi). Cet article se penche sur la décision gouvernementale de 2010 de remplacer les mots « Fidjian » ou « Native Fidjian » par le mot iTaukei en anglais officiel – une décision qui n’est que l’exemple le plus récent d’un développement qui est en cours depuis longtemps.