2020
Cairn
Philippe Moreau Defarges, « Citizen Kane (et autres films) d’Orson Welles : l’Amérique de la démesure », Questions internationales, ID : 10670/1.70e4a1...
Le 1er mai 1941 sort le film Citizen Kane d’Orson Welles (1915-1985). Tout est extraordinaire dans cette œuvre : « héros » n’existant qu’à travers le regard d’autres (actualités – fabriquées pour les besoins du film – racontant la vie du magnat de la presse) ; flash-back dans lesquels trois ex-intimes de Charles Foster Kane – son bras droit dans les affaires, son ami des beaux jours, sa seconde épouse – relatent leur rapport tortueux avec lui ; décors monumentaux maintenus dans une obscure clarté ; plongées et contreplongées magnifiant et écrasant simultanément les personnages. À la fin de cette même année 1941, les États-Unis du New Deal, colosse planétaire d’une puissance exceptionnelle, se trouvent attirés, par l’attaque surprise de Pearl Harbor, dans une guerre mondiale. Ils en sortent grands vainqueurs, consacrés en gardien et arbitre des équilibres planétaires jusqu’aux années 2000.