Existe-t-il une spécificité insulaire face au changement climatique ?

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2010

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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 10 no. 3 (2010)

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Le présent article pose comme hypothèse principale qu’il existe une spécificité insulaire en matière de changement climatique, tant dans le domaine géopolitique que dans le domaine économique. A la différence des pays continentaux, le changement climatique est un facteur de structuration des États insulaires. Créée en 1990, 2 ans après que le GIEC commence ses travaux, l’Alliance des Petits États insulaires (AOSIS) s’est beaucoup investie dans la ratification du Protocole de Kyoto. Ces derniers se considèrent en effet comme les premières et principales victimes du changement climatique dont le coût pour leurs économies sera nettement plus élevé que celui supporté par les pays continentaux. Aux coûts directs, résultant de l’aléa naturel, notamment la montée du niveau de la mer et l’érosion du littoral qui lui est associée, se surimposeront des coûts induits par les mesures prises au niveau international pour lutter contre le changement climatique. Ces mesures conduisent à remettre la distance géographique au coeur de la logique de localisation des entreprises. La limitation des déplacements aériens et maritimes au long cours qui en résultera devrait entraîner une réduction de la demande mondiale pour les produits et services touristiques insulaires, suivie d’une concurrence exacerbée entre les îles pour attirer cette demande réduite. On assistera alors à la marginalisation des économies insulaires ne pouvant se positionner sur des marchés de niche aux échelles mondiales et régionales avec pour principaux corollaires l’exode rural et la migration internationale. Les recompositions économiques et territoriales qui s’annoncent sont des processus durables qui s’inscrivent dans le temps long. En revanche, le sommet de Copenhague a montré que la structuration politique des États insulaires sur la scène internationale est un processus fragile. L’AOSIS est sortie éclatée de ce sommet. L’avenir des îles est définitivement sous contrainte du changement climatique et il s’annonce bien sombre.

This paper deals with the effects of climate change, both on geopolitics and economics of islands. Unlike continental countries, climate change is a factor structuring the island states. Since 1990, the Alliance of Small Island States (AOSIS) has been heavily involved in advocacy towards the reduction of the green house gas emissions. This includes the ratification of the Kyoto Protocol. The island states consider themselves as the first and main victims of climate change. The cost to their economies would be significantly higher than over continental countries. Two costs can be indentified : a) the direct costs resulting from natural hazard, including rising sea levels and coastal erosion associated with it, b) the indirect costs linked with the measures taken at international level to fight against climate change. These measures lead the geographical distance as the main driver of the logic of business location. Two main results may occur : a) a general reduction of the global demand for island products, including tourism goods and services, b) a fierce competition between the islands to attract this reduced demand. We then witness the marginalization of island economies which cannot position itself in niche markets at global and regional scales. Thus the rural drift and international migration should increase. The reorganization of the island economics and territories are sustainable processes that are part of the long time. In contrast, the Copenhagen summit showed that the political structuration of island states on the international scene is a fragile process. A few months after the summit, AOSIS is still very weak. The future of the islands is definitely under stress of climate change and it looks bleak.

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