20 juin 2021
Marina Pagli et al., « Le patrimoine préhistorique et géologique de la Somme et des Hauts-de-France : un atout culturel et touristique fort à dynamiser/The prehistoric and geological heritage of the Somme and the Hauts-de-France: a cultural and tourist asset to stimulate », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.72446t
Où passer ces vacances pour une famille qui voudrait découvrir la Préhistoire ? En Dordogne serait probablement la réponse la plus commune et en Hauts-de France, une des dernières. Pourtant, la vallée de la Somme est au coeur des problématiques scientifiques portant sur les premiers peuplements de l’Europe depuis le XIXe siècle. A l’échelle régionale également le patrimoine géologique et préhistorique est extrêmement riche et certains sites préhistoriques sont classés ou inscrits au titre des Monuments Historiques (e.a. Cagny-La Garenne, Amiens-St Acheul, Amiens-Ferme de Grâce, Hallines). Cette protection n’est pas toujours efficace face à la menace du temps qui passe et de la destruction programmée des sites mais elle a le mérite de mettre en exergue les pépites que recèle ce territoire. Ce patrimoine exceptionnel n’est à ce jour pas mis en lumière et valorisé auprès du grand public local comme extrarégional. Aucun musée n’est exclusivement dédié à la Préhistoire en Hauts-de-France. Seuls quelques silex errent dans de trop rares vitrines de musées, une aberration sur les terres de Boucher de Perthes et de ces illustres successeurs préhistoriens. Pourtant, des initiatives ont été portées entrainant la création du Jardin Archéologique de Saint-Acheul en 1990. Mais les moyens investis et les difficultés du dialogue entre décisionnaires politiques et préhistoriens ont toujours mené au constat actuel : une quasi-absence de valorisation de la Préhistoire dans les Hauts-de-France. Construire l’image de la Somme et des vallées des Hauts-de-France comme berceau de la Préhistoire serait un atout touristique certain pour notre région. Le défi est à la hauteur des retombées attendues, en réussissant à (ré)ouvrir un dialogue entre tous les acteurs locaux (préhistoriens, services de l’État, décisionnaires politiques, musées, tissu associatif, population locale) permettant enfin d’investir sur une étiquette glorieuse, celle de la Préhistoire, valorisable sur le plan touristique local, extrarégional et international.