6 juin 2024
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Anaïs Jacques, « Une garantie de bon ordre : inspecter les bibliothèques populaires, des origines à 1939 », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.7278ec...
En 1874, le ministère de l’Instruction publique français produit un arrêté qui permet aux bibliothèques populaires, à savoir des établissements destinés à l’instruction et au délassement des classes laborieuses, d’obtenir des ouvrages gratuitement. Cependant, une contrepartie est nécessaire, puisque chaque bibliothèque qui reçoit une concession devra accepter la visite d’un inspecteur, rattaché au service de l’Inspection générale des bibliothèques. Ainsi débute une relation directe entre les bibliothèques populaires et des agents de l’État, qui connaîtra de nombreuses évolutions, jusqu’à l’achèvement de cette procédure pendant l’entre-deux-guerres. Quels ont été les rapports entre les bibliothèques populaires, qui, historiquement, entendaient être des établissements indépendants, et le ministère de l’Instruction publique, dont l’intérêt pour les bibliothèques françaises a été particulièrement ambivalent ? Grâce à l’analyse de nombreuses sources provenant de tous les acteurs gravitant autour de l’inspection des bibliothèques populaires (maires, préfets, inspecteurs, bibliothécaires...), cette étude tente de développer les enjeux et les évolutions d’une telle procédure, mais également de clarifier l’histoire institutionnelle des bibliothèques populaires, qui, à ce jour, est encore trop peu évoquée.