2018
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Lyne Bansat-Boudon, « Enjeux spéculatifs de la philologie en contexte indien: Exégèse et fabrique du texte dans les Spandakārikā et leNirṇaya », HAL-SHS : histoire des religions, ID : 10670/1.72rl2d
Les Spandakārikā se lisent sur fond d’un important ensemble textuel : les Śivasūtra et leur mythe d’origine (qui vaut aussi pour les Spandakārikā) d’un côté, de l’autre, la (ou les) tradition(s) d’exégèse de ces deux traités du Spanda.On montrera ce qu’une brève observation relevée dans le Nirṇaya et l’accrétion, selon les commentateurs, d’un ou de deux vers aux cinquante et un śloka du texte originel révèlent des processus sourdement à l’œuvre dans la fabrique (et l’établissement) d’un texte et la constitution de son exégèse.Se posent ainsi, étroitement liées l’une à l’autre, la question de l’ « auteur » et celle de son « écriture » (ou de sa « composition »), voire la question de la réécriture, dont on sait qu’elle est l’une des grandes modalités de la littérature indienne, avec pour ambition le perfectionnement de l’exposé doctrinal. En filigrane, se dessine la dichotomie traditionnellement établie entre textes pauruṣeya et apauruṣeya. Quant à l’inscription dans une paraṃparā, elle est la clé du subtil jeu de forces qui régit la genèse d’un énoncé, ici un śāstra.On tentera ainsi de mettre au jour, tant l’idée que l’Inde se fait d’une tradition textuelle que les structures profondes et les enjeux spéculatifs de ce que nous appelons la philologie indienne. En d’autres termes, on se propose de réfléchir, à partir des Spandakārikā, à ce paradigme particulier qu’est la discipline philologique considérée depuis la culture indienne.