La Querelle des Anciens et des Modernes, ou la métamorphose de la critique

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Les enjeux culturels et philosophiques discutés lors de la Querelle des Anciens et des Modernes ont nourri – et continuent à nourrir – un riche débat sur l’évolution historique de la littérature, des arts, et du savoir humain. Cet article se propose de détourner l’attention du matériau de la controverse pour la porter vers les outils qui y ont été déployés, et plus précisément, vers les pratiques de la critique littéraire telles qu’elles étaient en voie de transformation à l’âge classique. Pour ce faire, nous examinerons 1) l’étendue (et les limites) de la liberté intellectuelle réclamée par la critique et l’autonomie de son domaine d’exercice, 2) l’évolution des méthodes historicistes et la complexité grandissante de la périodisation littéraire qui en résulte, 3) le conflit entre approches rationaliste et sensualiste, qui prépare la voie à la philosophie esthétique élaborée au siècle des Lumières.

The cultural and philosophical issues under debate in the Quarrel of the Ancients and the Moderns have stimulated – and continue to stimulate – an important conversation concerning the early-modern evolution of the arts, literature, scholarship and sciences. This article seeks to shift our focus away from the subject matter and towards the critical methodologies at play in this debate, and more precisely towards the practice of literary criticism during a moment of transition in the French classical age. To do so, we will examine: 1) the extent (and the limits) of the intellectual liberty claimed by critics and the autonomy of their field of operation; 2) the development of historicizing methodologies and the complex layering of literary periodization which resulted from it; 3) the conflict between rationalist and sensualist approaches, which paved the way for the aesthetic philosophies of the Enlightenment.

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