2020
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Jérôme Michalon, « Accounting for One Health: insights from the social sciences », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10.1051/parasite/2020056
Cet article aborde les rapports entre One Health (OH-« une santé » en français) et les sciences sociales. L'idée que OH peut être étudié comme un phénomène social est défendue, au moyen d'une comparaison entre trois narrations de l'histoire de OH. La narration de OH par ses promoteurs (narrations indigènes) insiste sur deux dimensions : OH comme renouveau de la médecine vétérinaire et OH comme réponse institutionnelle à des crises sanitaires. Les narrations issues de travaux empiriques en sciences sociales explorent des dimensions similaires, mais les rendent plus complexes. Pour la sociologie politique, OH est le résultat d'une négociation entre les trois organisations internationales (OMS, OIE et FAO), dans un contexte de crise sanitaire globale, ayant amené à reconfigurer leurs mandats et leurs périmètres d'action respectifs : OH est une réponse à une crise institutionnelle. Pour la sociologie des sciences, OH témoigne des évolutions de la profession et de la science vétérinaire, permettant à celle-ci de se placer en position de promotrice de l'interdisciplinarité, dans un contexte de rapprochement entre recherche et action publique. Dans la partie « discussion », je proposerai d'aborder OH comme un « mot d'ordre épistémique » : un concept dont l'objectif est de faire travailler plusieurs acteurs ensemble (mot d'ordre), dans un sens particulier, celui de la production de savoirs (épistémique).