Ecrire les homosexualités au XIXe siècle

Résumé En Fr

From the Revolution to the Great War, literature in France reconfigured the desire for the same sex. It gave homosexual characters a story, drew their moral and physical portrait. Constrained and allusive writing, which works in the interstices of language and, more often than not, on the margins of plots, caught between two pitfalls: that of censorship, which aims to annihilate a reality by denying it a name, and that of a vocabulary, which names the person who loves a being of the same sex with the words of damnation (sodomite) or opprobrium (dyke, gougnotte), then pathology (inverted). Balzac, Dumas, Lamartine, Sand, Flaubert, the young Mauriac and others play with clichés by suggesting other sexualities than heterosexuality, other affinities than the conjugal agreement.The ten studies brought together in this issue of Littératures examine the various strategies by which, in the 19th century, the novel, theatre, poetry or correspondence named the unspeakable and, through fiction, gave existence to the homosexual.

De la Révolution à la Grande Guerre, la littérature en France a reconfiguré le désir pour le même sexe. Elle a doté les personnages d’homosexuel·les d’une histoire, en a dessiné le portrait moral et physique. Écriture contrainte et allusive, qui travaille dans les interstices de la langue et, le plus souvent, aux marges des intrigues, prise entre deux écueils : celui de la censure, qui vise à anéantir une réalité en lui déniant un nom, et celui d’un vocabulaire, qui nomme celle ou celui qui aime un être de son sexe par les mots de la damnation (sodomite) ou de l’opprobre (gouine, gougnotte), puis de la pathologie (inverti). Balzac, Dumas, Lamartine, Sand, Flaubert, le jeune Mauriac et d’autres encore jouent avec les poncifs en suggérant d’autres sexualités que l’hétérosexualité, d’autres affinités que l’entente conjugale.Les dix études réunies dans ce numéro de Littératures examinent les diverses stratégies par lesquelles, au XIXe siècle, le roman, le théâtre, la poésie ou les correspondances ont nommé l’innommable et donné, par la fiction, une existence à l’homosexuel·le.

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