2023
Cairn
Cléo Collomb et al., « Ransomware attacks as acts of cyber guerrilla warfare: An ecosystemic approach to the cyber threat in the context of the war in Ukraine », Études françaises de renseignement et de cyber, ID : 10670/1.73ea31...
Dans le cadre de la guerre en Ukraine, la plupart des spécialistes s’entendent pour dire qu’il n’y a pas de « cyber guerre ». Le terrain cyber n’est toutefois pas inactif. En particulier, des attaques par ransomwares se développent massivement, tant qualitativement que quantitativement. Sur le plan qualitatif, les ransomwares ne se contentent plus seulement de rendre les données des victimes inaccessibles comme par le passé, mais il les publient désormais sur le dark web. Sur le plan quantitatif, on assiste à une augmentation du nombre d’attaques et celles perpétrées par les deux groupes de hackers les plus actifs – Lockbit et Cl0p – ciblent essentiellement des entreprises européennes et américaines, jamais russophones. Les ransomwares peuvent donc aujourd’hui être considérés comme susceptibles de jouer un rôle clé dans les conflits. Pour le percevoir autant que pour développer des stratégies de réponse et de défense, un changement de sémantique s’avère nécessaire. Aussi, à la suite de Bertrand Boyer et de Jelle van Haaster et al., nous proposons de parler de cyber guérilla pour qualifier les attaques par ransomwares. Ce terme permet de saisir la dimension asymétrique et écosystémique de la menace cyber. En effet, bien qu’il s’agisse d’actions opérées par des individus ou groupes d’individus, ce sont bien les intérêts des États in fine menacés.