Paysans et bandits dans les rizières, : La violence dans les campagnes cambodgiennes pendant la Grande Dépression

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2017

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Mathieu Guérin, « Paysans et bandits dans les rizières, : La violence dans les campagnes cambodgiennes pendant la Grande Dépression », Histoire & Sociétés Rurales, ID : 10670/1.73f5b2...


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Résumé En Fr

In the Cambodian rural areas, as in much of Southeast Asia, the 1930s Great Depression led to a fall in the price of commodities, a shortage of currency, a slowdown of trade and a rise of the fiscal burden on the peasantry. Acquisitive violence and homicides soared. A serial approach of the reports written by the governors of the province of Kampong Thom during the 1930s show that most of the perpetuators were farmers who engaged in armed robberies as a side occupation. Bandits could target everyone, including poor villagers. However, local elites, village and commune leaders, Chinese merchants, were prime targets. This can be explained by their wealth, but also by the pressure experienced by farmers from the State and moneylenders. These crimes did not constitute an uprising, but the resort to violence was legitimized by the oppression of the peasantry. In the following decades, this was used by the Khmer rouge guerrilla.

La Grande Crise des années 1930 se manifeste dans les campagnes cambodgiennes, comme dans le reste de l’Asie du Sud-Est, par une rapide baisse des prix, une disette monétaire, une contraction des échanges et un accroissement du fardeau fiscal pesant sur la paysannerie. Elle s’accompagne d’une augmentation des attaques à main armées et des homicides. Une étude sérielle des rapports des gouverneurs de la province de Kampong Thom permet de montrer que ceux qui ont recours au vol à main armée sont pour l’essentiel des paysans qui pratiquent le banditisme en marge de leurs activités agricoles. Les attaques visent tous les habitants, y compris les plus pauvres. Toutefois les élites locales, notables de villages et de communes, commerçants chinois, sont surreprésentées dans les victimes, ce qui peut s’expliquer par leur richesse, mais aussi par les pressions que l’État et les créanciers font peser sur les paysans. Les crimes commis pendant ces années ne constituent pas une révolte, mais le recours à la violence est légitimé par le contexte d’oppression de la paysannerie, légitimation qui a ensuite pu être récupérée par les Khmers rouges.

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