2020
Cairn
Thierry Claeys, « La Société de Crédit agricole, fondée en 1861 : une expérience malheureuse », Revue française d'histoire économique, ID : 10670/1.73w2xk
Après de nombreux débats au sujet des formes de crédits appropriées à l’essor de l’agriculture, et de projets d’établissements de crédit, mort-nés, ou inopérants, au cours de la Restauration et de la Monarchie de Juillet, la question d’établir un établissement de crédit ad hoc refit surface tout au début du Second Empire. Le Crédit foncier de France se révélant inadapté à fournir du crédit aux agriculteurs, souvent non-propriétaires, l’État confia à cet établissement de crédit la création d’une Société de crédit agricole qui naquit en 1861. Cette dernière prospéra au cours des cinq premières années. Cependant, malgré une certaine emprise de l’État, qui imposa aux deux établissements un gouverneur et deux sous-gouverneurs communs, ces derniers détournèrent les statuts de ces institutions et se lancèrent dans une série de spéculations dangereuses dès le milieu des années 1860. La spéculation sur la Dette égyptienne en 1875-1876 fut fatale à la Société de crédit agricole. Elle fut mise en liquidation et absorbée par sa maison-mère. Dès 1880, la commission de liquidation du Crédit agricole fut hébergée à la Banque d’escompte de Paris. En 1886, cette dernière fonda le Crédit agricole, Union des syndicats agricoles de France, une société sous-capitalisée, qui fut dissoute en 1901.