2023
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Thierry Wendling, « Contrat ludique, violence et jeux impairs », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10.4000/books.puc.27226
Cet article considère le rapport entre jeu et violence en questionnant le concept de contrat ludique. Comme cette convention sur les règles participe à la création d’une microsociété de joueurs, des auteurs l’ont pensée comme un dérivé du contrat social de Rousseau. L’analyse montre cependant que, pour Rousseau, le contrat social n’est en rien comparable aux pratiques ludiques ; la violence économique de la loterie en fait par exemple un acte antisocial. Les cas ethnographiques qui sont ensuite considérés confirment pourtant l’intérêt de ce concept qui démêle deux perspectives : celle des participants qui acceptent la « rudesse » agonistique et celle des non-participants qui identifient dans cette rudesse une « violence ». Deux éléments complexifient cette distinction : les joueurs peuvent surjouer la « représentation » de la violence et la dynamique propre au jeu rend toujours possible le basculement de la rudesse dans la violence. Enfin, d’autres cas relèvent de la catégorie des « jeux impairs » qui se caractérisent par une absence de contrat ludique. Les farces en constituent une forme classique avec des participants involontaires qui sont les « victimes » de ceux qui jouent.