2021
Cairn
Michael Braun, « „Festzertrümmerung“. Literaturpreise und Ritualbrüche », Études Germaniques, ID : 10670/1.74bq5q
Chaque année, plus de 700 prix littéraires sont décernés en Allemagne. Ils sont des repères dans le milieu littéraire, mais font aussi l’objet de critiques (on leur reproche de représenter une promotion excessive, une instrumentalisation politique, une entrave à la liberté artistique). Un prix littéraire peut « faire » un auteur (prix Büchner pour Durs Grünbein en 1995, dernière sélection du prix du livre allemand 2015 pour Daniel Kehlmann) et rendre un genre littéraire plus populaire (prix Büchner à Elke Erb et prix Nobel à Louise Glück en 2020). L’article examine, dans une perspective de théorie des rituels, les prix littéraires dans la culture de la présence d’un « large présent » (Gumbrecht) : comment ils sont représentés dans le récit satirique ( Preisverleihung, 1972, de Günter de Bruyn, Das bin doch ich, 2007 de Thomas Glavinic) et comment ils sont mis en scène comme ruptures rituelles dans les discours de remise de prix ( Meine Preise, 2009, de Thomas Bernhard, Verunstaltung durch Veranstaltung, 1993, de Hans Magnus Enzensberger, discours de réception, par Martin Walser, du prix de la Paix des Libraires allemands en 1998). Les ruptures rituelles dans les cérémonies de remise de prix littéraires tant fictives que réelles instaurent des frontières dans le champ de la littérature contemporaine.