10 février 2025
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Sonny Perseil, « Le juge de l’asile est-il un ethnologue ? », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.74dfe5...
Le questionnement auquel est confronté le juge de l’asile paraît simple : l’individu sollicitant une protection internationale (statut de réfugié ou protection subsidiaire) encourt-il des risques de persécution ou de traitements inhumains en cas de retour dans son pays ? L’essentiel du travail repose sur l’établissement des faits invoqués par le requérant, en particulier, dans de nombreux cas, sur la détermination de l’origine de ce dernier, celle-ci rendant parfois quasi-automatique l’attribution d’une protection (pour les populations noires du Darfour, les Érythréens, des Afghans, etc.). Cette provenance étant lointaine – géographiquement et culturellement – il peut être ardu de trancher. Le juge doit dès lors s’informer au mieux sur les pays d’origine, grâce à de la documentation spécialisée, mais aussi en essayant – ce sont les conseils de l’UNHCR – de se mettre à la place du demandeur d’asile. Les juges peuvent d’ailleurs être recrutés en fonction de leur expérience dans certaines zones, soit qu’ils étaient en mission humanitaire sur place, soit qu’ils y ont vécu pendant plusieurs années (anciens diplomates). Il apparaît néanmoins, finalement, que les vérités recherchées par l’ethnologue, à portée générale, et celles que vise le juge (pour prendre une décision individuelle) divergent substantiellement.