Alban Pellegris, Le découplage entre la consommation d’énergie et le PIB. Questionnements théoriques et évaluations empiriques du rôle de l’énergie dans le processus de croissance économique.

Résumé Fr En Es

Cette thèse étudie la possibilité d’un découplage absolu entre la consommation d’énergie et la croissance économique. Elle se compose de quatre chapitres. Le chapitre 1 dresse un bilan critique des principales méthodes utilisées pour apprécier l’existence du découplage absolu et conclut à la nécessité d’étudier le rôle joué par l’énergie dans le processus de croissance économique. Aussi, les chapitres 2 et 3 sont-ils consacrés à l’analyse des théories de la croissance. Le chapitre 2 traite du cadre néoclassique. Il examine la proposition d’une partie de l’économie écologique d’intégrer les lois de la thermodynamique aux fonctions de production agrégée. Le chapitre 3 porte son analyse sur les courants néophysiocratiques et classiques (en particulier l’économie politique marxiste). Il évalue la capacité de leurs théories de la valeur respectives (valeur-énergie et valeur-travail) à articuler correctement les dimensions physiques et monétaires de la production. Sur cette base, il compare la manière qu’ont ces deux modélisations de la croissance de faire apparaître les contraintes énergétiques. Enfin, le chapitre 4 propose une exploration empirique du cadre classique. À partir de données de panel portant sur la période 1995-2019, il vérifie l’existence d’un canal du taux de profit en testant la significativité des variations du prix relatif de l’énergie sur le taux de profit. Ce travail économétrique est complété par une discussion des travaux postkeynésiens quant à la relation entre profit et accumulation du capital.

This thesis studies the possibility of an absolute decoupling between energy consumption and economic growth. It consists of four chapters. Chapter 1 critically reviews the main methods used to assess the existence of absolute decoupling and concludes that it is necessary to study the role played by energy in the economic growth process. Chapters 2 and 3 are therefore devoted to the analysis of growth theories. Chapter 2 deals with the neoclassical framework. It examines the proposal of a part of ecological economics to integrate the laws of thermodynamics into aggregate production functions. Chapter 3 focuses on the neo-physiocratic and classical schools of thought (especially Marxism). It assesses the ability of their respective theories of value (energy-value and labor-value) to correctly articulate the physical and monetary dimensions of production. On this basis, it compares the way in which these two models of growth reveal energy constraints. Finally, Chapter 4 proposes an empirical exploration of the classical framework. Using panel data for the period 1995-2019, it verifies the existence of a profit rate channel by testing the significance of changes in the relative price of energy on the profit rate. This econometric work is completed by a discussion of post-Keynesian work on the relationship between profit and accumulation.

Esta tesis estudia la posibilidad de un desacoplamiento absoluto entre el consumo de energía y el crecimiento económico. Consta de cuatro capítulos. El capítulo 1 realiza una valoración crítica de los principales métodos utilizados para evaluar la existencia de desacoplamiento absoluto y concluye con la necesidad de estudiar el papel desempeñado por la energía en el proceso de crecimiento económico. Además, los capítulos 2 y 3 están dedicados al análisis de las teorías del crecimiento. El capítulo 2 analiza el marco neoclásico. Se examina la propuesta de parte de la economía ecológica de integrar las leyes de la termodinámica con las funciones de producción agregada. El capítulo 3 centra su análisis en las corrientes neofisiocráticas y clásicas (en particular la economía política marxista). Evalúa la capacidad de sus respectivas teorías del valor (valor energético y valor trabajo) para articular correctamente las dimensiones física y monetaria de la producción. Sobre esta base, compara la forma en que estos dos modelos de crecimiento revelan limitaciones energéticas. Finalmente, el Capítulo 4 ofrece una exploración empírica del marco clásico. Utilizando datos de panel que cubren el período 1995-2019, verifica la existencia de un canal de tasa de beneficio probando la importancia de las variaciones en el precio relativo de la energía sobre la tasa de beneficio. Este trabajo econométrico se complementa con una discusión del trabajo poskeynesiano sobre la relación entre beneficio y acumulación de capital