Psychiatrie en milieu pénitentiaire : la loi de 1994 pourrait-elle être remise en cause par l'essor de la préoccupation sécuritaire et de l'évaluation de la dangerosité ?

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2012

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Michel David et al., « Psychiatrie en milieu pénitentiaire : la loi de 1994 pourrait-elle être remise en cause par l'essor de la préoccupation sécuritaire et de l'évaluation de la dangerosité ? », L'information psychiatrique, ID : 10670/1.75jg80


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En milieu pénitentiaire, la psychiatrie depuis 1985 et la médecine générale depuis 1994 relèvent d’une organisation essentiellement hospitalière, améliorant ainsi significativement l’offre et la qualité des soins pour les personnes détenues. Néanmoins depuis le début des années 2000, une orientation sécuritaire dévolue à la psychiatrie en milieu carcéral prend le pas sur la dimension thérapeutique. L’indépendance professionnelle et le secret professionnel médical sont battus en brèche. Les soignants devraient devenir des prestataires de services pour l’administration pénitentiaire ou la justice. Au lieu de prodiguer des soins, leur collaboration est requise pour aider à la gestion du parcours d’exécution des peines en évaluant la « dangerosité » et les risques de récidive et en prodiguant d’illusoires thérapies pour lutter contre la récidive. Peut-on penser que la psychiatrie en milieu pénitentiaire et au-delà, l’ensemble de la psychiatrie, saura résister à l’injonction qui lui est faite de neutraliser plutôt que de soigner ?

Psychiatry in prisons: could the 1994 law be challenged due to the rise of security concerns and the assessment of dangerousness?In prison, psychiatry since 1985, and general medicine since 1994 have mainly become a hospital organization, significantly improving the supply and quality of care for detainees. However, since the early 2000s, a safety orientation devoted to psychiatry in prisons has developed a therapeutic dimension. Professional independence and professional secrecy have been demolished. Caregivers should become service providers for the prison administration or judicial system. Instead of providing care, collaboration is needed to help in the management of prison sentences by evaluating “dangerousness” and the risk of recurrence by assessing deceptive therapies that are used to fight against prison offender recurrence. Is it possible to consider that psychiatry in a prison environment and beyond, including the whole of psychiatry, will be able to resist the directive, which is made to neutralize rather than cure?

Psiquiatría en áreas penitenciarias : ¿ podría cuestionarse la ley de 1994 por el auge de la preocupación securitaria y de la evaluación de la peligrosidad ?En áreas penitenciarias, la psiquiatría desde 1985 y la medicina general desde 1994, dependen de una organización ante todo hospitalaria, mejorándose así de modo significativo la oferta y la calidad de la atención para las personas detenidas. No obstante desde principios de los años 2000, una orientación securitaria asignada a la psiquiatría en área carcelaria prevalece sobre la dimensión terapeútica. La independencia profesional y el secreto profesional del médico quedan dañados. El personal sanitario tendría que convertirse en prestadores de servicios para la administración penitenciaria o la justicia. En lugar de dispensar cuidados, se requiere su colaboración para ayudar a gestionar el recorrido de ejecución de las condenas evaluando su “peligrosidad” y los riesgos de reincidencia dispensando ilusorias terapias para luchar contra la reincidencia. ¿ Cabe pensar que la psiquiatría en medios áreas penitenciarias y más allá, el conjunto de la psiquiatría, sabrá resistir el mandato a ella dirigido de neutralizar antes que curar ?

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