2023
Cairn
Kris G. Poppe et al., « Thyroïde et subfertilité féminine », Médecine de la Reproduction, ID : 10670/1.76b005...
Un dysfonctionnement thyroïdien peut être à l’origine d’une subfertilité féminine, soit en induisant des troubles menstruels et des perturbations des hormones sexuelles, soit par impact ovarien direct. Celle-ci peut persister après le rétablissement de la fonction thyroïdienne, et nécessiter une chirurgie et/ou une procréation médicalement assistée (PMA). L’auto-immunité thyroïdienne est plus fréquente chez les femmes atteintes du syndrome des ovaires micropolykystiques et de subfertilité idiopathique que chez des femmes fertiles ou présentant d’autres causes de subfertilité. En PMA, la stimulation ovarienne (SO) entraîne une hyperœstradiolémie, pouvant conduire à une hypothyroïdie (frustre) chez les femmes ayant une thyroïdite auto-immune (TAI) et nécessiter une supplémentation par hormones thyroïdiennes (lévothyroxine [LT4]) avant la grossesse, avec un objectif thérapeutique de thyréostimuline (TSH) in vitro, tels que la qualité des embryons et le taux de fécondation, reste incertain. Dans des méta-analyses incluant des femmes avec des taux de TSH > 4,0 mUI/L, l’administration de LT4 augmente le taux de naissances vivantes, à l’inverse des femmes euthyroïdiennes ayant une TAI isolée. Par ailleurs, la micro-injection de sperme intracytoplasmique est prometteuse dans ce groupe de femmes avec une TAI. Toutes les observations mentionnées ci-dessus sont des arguments en faveur d’un dépistage systématique des troubles thyroïdiens chez les femmes de couples subfertiles.