Le modèle qui cache la forêt : Les communautés de la recherche forestière à l’épreuve de l’impératif modélisateur

Fiche du document

Date

2021

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Cairn.info

Organisation

Cairn

Licence

Cairn




Citer ce document

Antoine Dolez, « Le modèle qui cache la forêt : Les communautés de la recherche forestière à l’épreuve de l’impératif modélisateur », Terrains & travaux, ID : 10670/1.76xe1e


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En

Cet article analyse comment la mise à l’agenda du changement climatique modifie la recherche française sur les forêts. Historiquement structurée autour de deux communautés – sylvicole et écologique –, la recherche forestière s’oriente, sous l’égide du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), vers le développement de modèles qui anticipent les dynamiques des forêts dans les climats futurs. Cet impératif modélisateur est porté par de nouveaux acteurs – statisticiens et modélisateurs – dont les modèles complexes occupent une place centrale dans l’organisation et le financement de la recherche, et bouleversent les territoires d’expertise des communautés de recherche forestière. Pour préserver leur juridiction, les communautés sylvicole et écologique critiquent la pertinence scientifique de ces modèles pour éclairer l’évolution des forêts à l’horizon 2100. Elles cherchent alors à imposer un autre agenda de recherche : un retour au terrain, à l’expérimentation et aux données anciennes. Cet article montre comment le statut de la modélisation et la nature des pratiques modélisatrices peuvent devenir un enjeu déterminant de démarcation entre des communautés de recherche concurrentes.

This paper examines how climate change agenda-setting is transforming French forest research. Historically structured around two communities – the silvicultural and the ecological one – forest research is moving under the guidance of Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC) towards the production of models that anticipate forest dynamics under future climates. This model-building imperative is carried by new actors – statisticians and modelers – whose complex models are central in the research organisation and funding. Those models are disrupting expertise territories of forest research communities. In order to maintain their jurisdiction, silvicultural and ecological communities are challenging the scientific relevance of those models which inform the evolution of forests by 2100. They are therefore seeking to push a different research agenda : a shift back to fieldwork, to experimentation and to historical data. This paper shows how the status and nature of modelling practices can be a decisive issue of demarcation between competing research communities.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en