12 décembre 2024
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vol. 48 - 2024
Stijn Carpentier et al., « Christian Labour Movement Imaginaries of Moroccan and Turkish Migrants in Belgium, 1964-1974 », C@hiers du CRHIDI, ID : 10.25518/1370-2262.1936
En 1964, l’afflux de travailleurs migrants marocains et turcs a marqué un nouvel épisode dans l’histoire de la migration de main-d’œuvre en Belgique après la guerre. Cet afflux a touché de nouvelles industries et a favorisé l’implantation de la migration dans de nouvelles villes, tout en introduisant, aux côtés de nombreux Belges, des populations musulmanes non-européennes. Pour accueillir ces nouveaux arrivants, les organisations de la société civile ont dû adapter leurs approches et, souvent, réinventer leur offre envers les communautés migrantes. La littérature académique récente a accordé une certaine attention à ces changements organisationnels, cherchant à comprendre comment la société civile a répondu aux nouveaux publics étrangers avec des politiques et des discours adaptés. Cependant, au-delà de cette communication performative, beaucoup moins de recherches ont été menées sur la manière dont ces organisations comprenaient « l’autre musulman », et comment ces représentations influençaient explicitement et implicitement leurs politiques. Pour explorer cette dynamique, cet article analyse les services catégoriels destinés aux étrangers de deux organisations pilarisées : le syndicat chrétien ACV/CSC et l’association des Ligues Ouvrières féminines LOFC, devenue plus tard Vie Féminine.