De Victor de l’Aveyron à Helen Keller : du bon usage de la parole dans l’éducation des enfants

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2014

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Léandro de Lajonquière, « De Victor de l’Aveyron à Helen Keller : du bon usage de la parole dans l’éducation des enfants », Cliopsy, ID : 10670/1.77e2ae...


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This text purports to interrogate, with the help of psychoanalytic conceptual tools, the place of speech addressed to a child in the context of the conditions of education. The argument relies on historical examples involving a child and an adult in an educational position, that is, an adult motivated by the explicit will to educate, to give a child a place of enunciation in this world. The two educational experiences examined here are both from the 19th century and their outcomes within the academic debates are very contrasted. The first is the education of Victor – better known as the ‘feral child of Aveyron’ – attempted by Jean Itard between 1801 and 1806 in Paris. The second example is that of Anne Sullivan who undertook the education of Helen Keller – a deaf and blind little girl – in the United States (Tuscumbia, Alabama) from 1887 onwards. The conclusion is that the mastering of speech results from the operation of a subject of desire in the child. It is the princeps effect of a successful primordial education. The fragility of Victor’s speech shows the failure of Itard’s educational method. On the contrary, Helen Keller’s loquacity, which led to a rich biographical production, is the sign of an educational success due to the way in which her teacher talked to her.

Grâce à des éléments conceptuels psychanalytiques, cet article vise à interroger la place de la parole adressée à l’enfant dans des contextes éducatifs. Le raisonnement s’appuie sur des exemples historiques impliquant un enfant et un adulte en position éducative, c’est-à-dire un adulte pris dans la volonté expresse d’éduquer, de donner à un enfant une place d’énonciation en ce monde. Il s’agit de deux expériences éducatives qui datent du XIXe siècle et dont les répercussions dans le champ des discussions académiques sont très contrastées. La première est l’éducation de Victor – plus connu comme l’enfant sauvage de l’Aveyron – menée par Jean Itard entre 1801 et 1806 à Paris. Le second exemple est celui d’Anne Sullivan qui entreprit l’éducation d’Helen Keller – une fillette sourde et aveugle – aux États-Unis (Tuscumbia, Alabama) à partir de 1887. La conclusion que l’on peut en tirer est que la conquête de la parole est le résultat de l’opération qui reconnaît l’enfant comme un sujet de désir. Elle est l’effet princeps d’une éducation primordiale réussie. La précarité de la parole de Victor dénote l’échec du dispositif éducatif d’Itard. En revanche, la loquacité d’Helen Keller, qui a produit une riche biographie, témoigne d’une réussite éducative qui tient à la façon dont son institutrice lui parlait.

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