2003
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Eric Leclerc, « Patrimoine mondial, enjeux nationaux et développement local : le cas des villes anciennes de Mauritanie », Espaces tropicaux (documents), ID : 10670/1.7822a2...
De villes très prospères par leur position de pivot, au contact du Sahel et du Sahara entre le XIe et le XVe siècles, Ouadane, Chinguetti, Tichitt et Oualata ont connu depuis lors un déclin continu. Alors que la nouvelle capitale, Nouakchott crée ex-nihilo explose, de 6 000 à 700 000 habitants en 35 ans, les villes anciennes dépérissent. Pourtant le destin de ces quatre villes semble aujourd’hui moins morose avec leur classement au patrimoine mondial de l’humanité. Après une campagne de sauvegarde sous l’égide de l’UNESCO, les autorités mauritaniennes ont pris le relais, en créant en 1993 la Fondation Nationale pour la Sauvegarde des Villes Anciennes. La survie de ces quatre villes est devenu un enjeu national qui explique la politique de conservation du patrimoine culturel et architectural lancée par l’État mauritanien. Dans ce territoire marqué jusqu’aux dernières décennies par le grand nomadisme, les quatre villes anciennes ont acquis le statut de lieux de mémoire par la valeur patrimoniale qui leur a été restituée. La sélection de ces villes pour y investir la mémoire nationale doit être interprétée cependant comme un choix politique d’ancrage du territoire mauritanien dans une partie de son patrimoine historique.