2022
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Christine Proust, « The sexagesimal place-value notation and abstract numbers in mathematical cuneiform texts », HAL-SHS : histoire, philosophie et sociologie des sciences et des techniques, ID : 10.1016/j.hm.2021.12.001
La découverte à la fin du 19 e siècle des premières tablettes mathématiques cunéiformes a posé aux historiens la question de la nature des nombres qui y étaient utilisés, c'est-à-dire celle de la notation sexagésimale positionnelle. Cette notation, quoique familière aujourd'hui puisque c'est celle que nous utilisons pour la mesure du temps, revêt dans les textes cunéiformes des spécificités qui soulèvent encore aujourd'hui des défis d'interprétation. Une de ces spécificités est le fait que l'écriture cunéiforme n'indique pas l'ordre de grandeur des nombres (par exemple, 1, 60, 1/60 ou toute autre puissance de 60 s'écrivent de la même façon). Cet article retrace la façon dont les historiens de la fin du 19 e siècle et du début du 20 e siècle ont interprété cette spécificité. L'accent est mis ici sur l'interprétation de François Thureau-Dangin, qui, en 1930, considérait les nombres en notation sexagésimale positionnelle comme des « nombres abstraits », qu'il opposait aux « nombres concrets ».