8 novembre 2024
info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Antonin Gay-Dupuy, « La baraque et le bulldozer : État, élus locaux et monde associatif face aux bidonvilles dans les agglomérations parisienne, lyonnaise marseillaise et niçoise (décennie 1950 - décennie 1990) », HAL SHS (Sciences de l’Homme et de la Société), ID : 10670/1.79dfff...
La présence des bidonvilles dans la France de l’après Seconde Guerre mondiale constitue un des faits urbains majeurs de la période. D’abord par la population concernée, jusque près de 100 000 personnes au milieu de la décennie 1960 réparties dans l’ensemble des grandes agglomérations françaises puis par la menée d’une importante politique de résorption, portée tant par les services de l’État que par les très nombreuses municipalités où s’installent de tels bâtis. L’étude des bidonvilles dans trois agglomérations, parisienne, lyonnaise et niçoise ainsi que dans la ville de Marseille permet de comprendre les politiques mises en œuvre par les différentes strates des services publics, ministères, préfectures et mairies, ainsi que par le monde associatif pour assurer la résorption de ces habitats. Les politiques publiques appliquées se concentrent alors sur le relogement des populations expulsées, presque systématiquement étrangères et/ou économiquement précaires. Loin la politique nationale, pourtant régulièrement annoncée par les ministères, les politiques publiques déployées s’adaptent aux réalités politiques et urbaines locales et la conduite de la résorption est issue de compromis constants entre les différents acteurs. La résorption des bidonvilles s’inscrit alors pleinement dans le réaménagement des grandes agglomérations françaises, marqué par une expansion urbaine sans précédent. L’étude de quatre agglomérations différentes permet dès lors de comprendre les continuités et les différences de cette résorption et l’élaboration, entre un nombre important d’acteurs, d’une politique publique nationale.