Migrants non arabes au Liban, des navigations périlleuses entre des contraintes croissantes

Résumé En Fr

The forced displacement caused by the Israeli offensive in Lebanon also affects the African and Indian nationals still present in the country, who have to flee the bombed areas, particularly the southern sector of the Beirut conurbation, where many of them have lived for several decades. Media coverage has focused specifically on cases of female domestic workers being abandoned by their employers, but this situation is only the latest crisis to be faced by these people, who have already lived through military conflicts (1996, 2006) and had to adapt to the country's economic collapse (from 2019). This article aims to show how this population is all the more exposed to the crises that Lebanon is going through, given its social precariousness and geographical location. However, it also aims to highlight the forms of anchoring and resistance they have deployed to remain in Lebanon

Le déplacement forcé provoqué par l’offensive israélienne au Liban concerne également les ressortissants africains et du monde indien encore présents sur le territoire qui doivent fuir les zones bombardées, notamment le secteur sud de l’agglomération beyrouthine où nombre d’entre eux résident parfois depuis plusieurs décennies. Médiatisée par des articles de presse, portant spécifiquement sur les cas d’abandons de femmes domestiques par les employeurs, cette situation ne constitue pourtant que la dernière crise affrontée par ces personnes qui ont déjà vécu les conflits militaires (1996, 2006) et dû s’adapter à l’effondrement économique du pays (à partir de 2019). Cet article souhaite montrer comment cette population est d’autant plus exposée aux crises que traverse le Liban au regard de sa précarité sociale et de son insertion géographique. Cependant, il vise également à souligner les formes d’ancrage et de résistance qu’elle a déployées pour se maintenir malgré tout au Liban.