25 juin 2019
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Victoria Souliman, « “The remoteness that pains us” : Identité nationale, expatriation et influence des femmes dans les échanges artistiques entre l’Australie et la Grande-Bretagne pendant les années 1920 et 1930 », Theses.fr, ID : 10670/1.79scka
Cette thèse explore l’influence artistique et culturelle de la Grande-Bretagne en Australie, ou les caractéristiques britanniques de l’identité australienne, depuis les années suivant la fin de la Première Guerre Mondiale jusqu’à 1941. La culture australienne de cette période a souvent été décrite comme isolée, voire même « en quarantaine », caractérisée par son acceptation tardive du modernisme. Bien qu’à cette époque la Grande-Bretagne accorde davantage d’indépendance et d’autonomie à ses dominions, l’Australie cherche à maintenir des liens culturels et impériaux en s’identifiant exclusivement à la Grande-Bretagne. Ainsi, pendant cette période, la majorité des Australiens considèrent toujours l’Angleterre comme mère patrie et Londres attire de nombreux artistes australiens expatriés. Pour reprendre les termes de Daniel Thomas, historien de l’art australien, l’Australie développe une identité culturelle dite « bi-hémisphérique Anglo-australienne », imprégnée de nationalisme, de conservatisme et de valeurs patriarcales. Cette thèse examine les échanges artistiques entre l’Australie et la Grande-Bretagne pendant les années 1920 et 1930 et met en lumière les complexités de l’identification culturelle. Elle considère tout particulièrement le fait que l’historiographie nationaliste de l’art australien a passé sous silence le rôle joué par les femmes dans la construction de l’identité nationale et dans la définition d’un art australien. A travers l’analyse des collections nationales d’art britannique et les mécanismes de circulation de l’art moderne britannique en Australie, cette thèse met en avant la dualité de l’identité culturelle australienne et la marginalisation des femmes, non seulement en tant qu’artistes mais aussi en tant que défenseuses culturelles. En mettant l’accent sur l’expérience d’expatriés australiens en Angleterre et comment ceux-ci cherchent à s’intégrer à la scène artistique britannique, cette thèse rend compte de l’importance de l’expatriation en tant que concept contribuant aux historiographies de l’art en Grande-Bretagne et en Australie. Enfin, cette thèse conceptualise le travail de deux Australiennes expatriées, Edith May Fry et Clarice Zander, qui, en tant qu’organisatrices d’expositions, ont considérablement contribué à la dissémination du modernisme en Australie et à la définition de l’identité culturelle australienne pendant l’entre-deux-guerres. L’enjeu de cette thèse est de démontrer les mécanismes qui ont permis à l’Australie de représenter sa propre identité à travers l’art tout en continuant à s’identifier à la Grande-Bretagne.